Pierre Tournisse

Il faut rechercher l’origine du granite sous la croute terrestre, dans le manteau où se trouve le magma.

Le MAGMA est un liquide issu de la fusion de roches préexistantes. Ce magma a tendance à monter dans le manteau et dans la croûte terrestre. S’il atteint la surface terrestre, il y a volcanisme...

 

 

FORMATION ET COMPOSITION DU GRANITE

Il faut rechercher l’origine du granite sous la croute terrestre, dans le manteau où se trouve le magma.
Le MAGMA est un liquide issu de la fusion de roches préexistantes.
Ce magma a tendance à monter dans le manteau et dans la croûte terrestre. S’il atteint la surface terrestre, il y a volcanisme. S’il est bloqué en profondeur, faute de fractures pour progresser, le magma refroidit lentement : les minéraux ont alors le temps de cristalliser.
Les roches issues de cette lente cristallisation sont constituées de cristaux semblables à des grains d’où leur nom de granite.
Les granites proviennent donc de magma dont la cristallisation  a eu lieu en profondeur (à 8-10km sous le niveau de la mer).
Le granite de Torfou a environ 300 millions d’années.
Né en profondeur, le granite est observable du fait du plissement hercynien(-300 à-200 millions d’années) qui l’a poussé  vers le haut formant ainsi le Massif Armoricain, et à cause de l’érosion qui fait apparaître en surface des roches de plus en plus profondes.
Dessin soulèvement du massif hercynien

Le GRANITE est composé de 4 minéraux :

  • Mica noir (silice+fer+magnésie+alumine+potasse)
  • Mica blanc (silice+alumine+potasse)
  • Feldspath (silice+alumine+potasse)
  • Quartz (silice uniquement)

Ce sont des minéraux composés surtout de SILICE.

 

 ROCHES A LA PERIPHERIE DU BATHOLITE DE GRANITE

Le plateau granitique ets limité au nord et au sud par des gneiss, des micaschistes et des schistes.
Sous la poussée du granite, les roches voisines sont modifiées. A la périphérie du plateau granitique apparaissent des gneiss et des micaschistes.
Une fracture ouverte (faille) délimite l’extension du massif.

Dessin batholite de granite

GNEISS

A l’otigine, un schiste argileux, transformé par la proximité du magma granitique.

Même composition que le granit, mais les cristaux sont disposés en rubans parallèles : couches claires de feldspath et de quartz , couches sombres de mica noir .

MICASCHISTES

De même origine que le gneiss. Quartz et mica noir en bancs parallèles ; pas de feldspath.

SCHISTES

Roche d’otigine argileuse. Sous la pression de son poids, l’argile s’est disposée en feuillets. Ces feuillets peuvent être débités. Ils donnent des ardoises

GABBRO (Région du Pallet)

Roche formée en profondeur comme legranite.

De même composition que le basalte ; aspect foncé dû au pyroxène ; pas de quartz ; feldspath riche en chaux.

 

ASSOCIE AU GRANITE : L’URANIUM

Au contact des gneiss, micaschistes et schistes avec le granite se situent des filons d’uranium.

L’uranium est un minerai métallique (comme le fer et le plomb . . .) . Il est présent dans presque toutes les roches, mais en proportion le plus souvent infime.

Or les 2/3 des gîtes uranifères sint associés au granite. Pourquoi ?

Le granite contient de l’uranium, mais très dispersé lors de la formation du Massif Armoricain.

A peine achevé, le massif est soumis à l’érosion, notamment par les eaux qui s’infiltrent dans les fissures du granite et mobilisent (canalisent) l’uranium.

Ces eaux chargées d’uranium déposent celui-ci dans les fissures ouvertes ou failles du massif granitique, c'est-à-dire à la périphérie du batholite, sous forme de filons, voici 240 millions d’années.

Dessin Gisements d uranium

Des mines d’uranium sont exploitées sur le territoire de la commune de Torfou, au nord-ouest, par la Cogema

 

SABLE ET ARENE

S’il est en permanence en milieu humide, le granite est une roche friable, du fait de ses fissures ;Sous l’action de l’eau chargée de gaz carbonique et d’acides divers, les constituants du granite sont dissociés, formant un sable grossier appelé arène.

 

BLOCS ET BOULES

Emportés par les eaux de ruissellement, l’arène s’en va garnir le lit des ruiiseaux et rivières, tandis qu’apparaissent les blocs et les boules.

(C’est ce sable que l’on retirait de la Sèvre, notamment pour les constructions)

ARGILE

Si l’altération des cristaux se prolonge, mica et feldspath sont transformés en argile ? Seuls les grains de quartz demeurent intacts.

Telle est l’origine de la majeure partie de l’argile constituant les soils de Torfou.

Les argiles issues du granite sont de couleurs diverses : rouge (oxydes de fer du mica noir), jaunes, blanches.

(L’argile blanche que l’on rencontre à Torfou, sous forme de « poches » est de la kaolinite ou kaolin provenant de la décompositions du feldspath, sous climat chaud et humide, cette argile est à l’origine des appaellations de lieux comme « Champblanc », Terre Blanche ».

Le kaolin est une argile supportant de très hautes températures et de ce fait utilisé pour la fabrication de produits réfractaires : brique, porcelaine . . .

Dessin alteration du granite

 

Dessin degagement des boules

VASQUES ET CANNELURES

On en rencontre notamment sur un bloc situé près de la Pierre Tournisse.

S’agirait-il de « pierres de sacrifices » pourvues de rigoles pour l’écoulement du sang ?

Sans se prononcer sur l’utilisation de ces pierres ainsi creusées, on peut expliquer la formation de ces vasques et connelures par les seuls éléments naturels :

-          Action chimique des constituabts de l’air et de l’eau de pluie.

-          Action chimique des végétaux (bactéries, liches, mousses . . .)

-          Action mécanique des variations de température, sur une roche composée de cristaux contrastés (blancs, noirs), dont les capacités de dilatation sont différents. Action gel-dégel.

-          Sans oublier la durée : ces roches sont à l’air libre depuis des milliers, des dizaines de milliers, voire des centaines de milliedrs d’années . . .

Il s’agirait donc d’une altération superficielle

 

L’EAU ET LE GRANITE

Les cours d’eau

A Torfou, la présence de nombreux cours d’eau et la proximité de la Sèvre, à 50 mètres au dessous du niveau du plateau, expliquent l’importance de l’EROSION dans la partie sud de la commune :

-          Coteaux aux pentes raides

-          Sols arénisés peu épais, légers sur les « revers » (sols peu appréciés les années de sècheresse)

-          Affleurement du granite (les barres de coupeet les socs de charrue en savent quelque chose !)

-          Blocs et boules

 

Dessin Torfou cours d eau cotes de niveau

 

Sources et nappes

L’eau circule dans les fissures et forme de de nombreuses sources de faible débit.
Toutefois, là où l’arène granitique est épaisse peuvent se former de petites nappes très localisées.
En règle générale, la faible rétention d’eau par le granite a pu susciter la dispersion de l’habitat en hameaux.

 

Qualité de l’eau

Ces eaux qui ont filtré à travers les arènes granitiques sont « douces » (pas de sulfate de chaux, peu de cardonates de chaux). Elles convenaient particulièrement bien aux besoins de l’industrie textile traditionnelle (opérations de teinture et de blanchiement des étoffes)

 

 

SOLS  ET VEGETATION

Les sols issus du granite sont siliceux donc acides. La VEGETATION silicicole s’y est développée à son aise :

Genëts, ajoncs, fougère, houx, digitale, renoncule, bruyère, sureau, jonc, ravenelles, petit oseille.
Chataigner, merisier, chêne pédonculé

Dessin vegetation

De même l’AGRICULTURE en est tributaire.

Seigne et blé noir y furent cultivés jusqu’à l’adoption, au XIX ème siècle, de la chaux provenant des fours à chaux de Montjean sur Loire (des agriculteurs se souviennent de leur trajet – deux jours aller et retour- avec une paire de bœufs attelés à une charrette)

Les apports d’amendements calcaires restent une nécessité encore actuellement, ainsi que l’attestent des analyses de sols effectuées récemment en divers points de la commune.

Du fait de la pente et de la faible épaisseur des sols très arénisés, lmes coteaux et leurs revers sont voués aux prairies de fauche, aux pâtures, parfois aux choux et pommes de terre.

Plus épais et argileux, les sols des secteurs éloignés dess cours d’eau sont consacrés aux cultures fourragères   ( maïs, et ray-grass ont pris le relais des choux et des betteraves).

L’activité agricole dominante à Torfou demeure bien l’élevage bovin.

Dessin epi de ble

EXTRACTION ET TAILLE DU GRANITE A TORFOU

 

A Torfou, la présence du granite et les besoins en matériaux de construction ont engendré extraction et taille du granite (de la Révolution et sans doute bien avant jusqu’à nos jours)

Les principales carrires Torfou

Les CARRIERS tiraient la pierre à la pioche et la cassaient à la grosseur voulue. Elle était destinée surtout aux constructions et à l’empierrement des routes.

Les tailleurs extrayaient eux-mêmes leur matériau avant de le travailler sur place, dans la carrière même. Les blocs étaient ensuite transportés sur des charrettes.

Hiver comme été, en plein air, parfois un peu protégés des intempéries ou de la canicule par une claie de châtaigner et d’osier, les ouvriers du granite travaillaient douze heures par jour pour un salaire au début du siècle de six sous (soit le prix d’un pain de trois livres)

Dessin tailleur de pierre

L’empreinte d’une extraction importante se remarque encore dans la moitié sud de la commune où du fait de l’érosion, la roche est d’un accès plus aisé, à flanc de coteau et sous une faible épaisseur de sol : ainsi aux Roches, à Chauvreau, à la Masse

Extraction et taille ont créé de nombreux emplois. Vers 1900, Torfou comptait 20 tailleurs de pierre.

Actuellement (en 1983), il ne reste qu’une entreprise de taille de granite et le matériau est acheté hors de la commune.Carte des carrieres de Torfou

Les maisons et les bâtiments d’exploitation sur la commune, sont pour la plupart postérieurs à la Révolution, du fait des reconstructions après les incendies de 1793-94, de l’augmentation de la population et de l’enrichissement du pays.

Au XIX ème siècle, les constructions et les reconstructions ont nécessité une extraction importante :

L’Eglise (1858), le viaduc (1882), les Ponts, le château du Couboureau (1885), la Communauté (à partir de 1835), le presbytère (1846), la Chapelle (1878), les monuments commémoratifs des guerres de Vendée tels la Colonne (1826), l’arceau Retailleau (1810), le Calvaire (1818), la croix de la Pennedaire (1823), la croix de la Gautronnière (1837), la croix de la Barre (1839) . . .

Après 1918, outre la poursuite des travaux à la Communauté, l’extraction et la taille correspondent à la réalisation de monuments pour honorer les Morts de la Grande Guerre (celui de Torfou fut inauguré en 1920) et de pierres tombales, de meules pour les papeteries des Vosges et du Tarn et Garonne et pour les moulins et fabriques des bords de Sèvre, sans oublier les rouleaux de pierre pour écraser le grain sur l’aire à battre ou briser les mottes après les labours.

 

 

 Dessin meule de pierre

Le granit est avec la tuile l’élément remarquable et dominant des constructions :

-          Chaînage d’angle

-          Linteaux et jointages de portes et fenêtres

-          Cheminées et murs des potagers attenants

-          Pierre d’évier, four à pain

-          Puits et abreuvoirs

L’enduit à la chaux « grasse » utilise également le sable qui n’est rien d’autre que du granit décomposé

Dessin la Grande Chauviere

Sans le GRANITE, TORFOU ne serait pas TORFOU

Souhaitons qu’à défaut de revivifier une ACTIVITE née du Terroir

et nourrie par lui,

l’on puisse préserver les PAYSAGES et les CONSTRUCTIONS

HERITAGES du GRANITE

et du TRAVAIL de nos ANCETRES !

Dessin le Foulon